Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

Un Bal Masqué

Massimiliano Pisapia, Franco Vassallo, Chiara Taigi, Anna Maria Chiuri, Eun Yee You. Gewandhausorchester Leipzig. Riccardo Chailly (direction)

EuroArts 2055108, Harmonia Mundi Distribution

DVD stéréo / DTS

Sur un livret de Antonio Somma (en fait l’adaptation d’un autre livret Gustave III ou le bal masqué d’Eugène Scribe), Le Bal masqué est un opéra dont la première eut lieu le 5 juin 1859. Les critiques ne furent pas bonnes pour cette histoire de trahison, de conspiration… Après un Othello flamboyant, voici un Bal masqué très froid… Lorsque j’évoquais la mode du design dans les décors et les costumes dans pas mal d’opéras, en voilà une autre preuve. Il paraît que les costumes et les décors d’Arnaldo Pomodoro sont inspirés par le Bauhaus (c’est ce que dit la notice). Et alors ? Je me suis demandé où pouvait être le rapport mais je n’ai rien trouvé sinon que les décors et les costumes se voient beaucoup et vous font de l’œil en quelque sorte. Notamment les seins des femmes fortement soulignés dans les costumes (deux grosses coquilles) au point que ceux-ci ressemblent à ceux de Metropolis de Fritz Lang. On se demande ce que le grand cinéaste Ermanno Olmi, auteur du remarquable film L’Arbre aux sabots, vient faire dans une telle production un peu voyante, lui si sobre et si discret d’habitude. Bref, tout cela est assez froid même si les chanteurs (Massimiliano Pisapia dans le rôle de Riccardo, Franco Vassallo dans celui de Renato, Eun Yee You dans celui de Oscar et Herman Wallen dans celui de Silvano) et les chanteuses (Chiara Taigi interprétant Amelia, et Anna Maria Chiuri interprétant Ulrica) chantent bien, on n’en ressort pas vraiment bouleversé. Il est vrai que Riccardo Chailly est en forme, même si sa direction très énergique est aussi assez sèche.

Yannick Rolandeau

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