Troisième volume de l’intégrale des Quatuors à cordes de Franz Schubert entreprise par le Quatuor Mandelring. Le Quatuor N°15 fut composé en une dizaine de jours durant l’été 1826. C’est le dernier du compositeur qui, une nouvelle fois, ne l’entendit jamais entièrement de son vivant. Mais c’est également une partition reflétant une longue période de réflexions, comme le soulignait Brigitte Massin : « Affirmation vitale au terme d’une période de doute sur lui-même. Libération d’une angoisse intérieure sur la reconnaissance de son état de musicien, sur l’urgence d’une organisation matérielle de son existence, exaspération dans l’attente de sa réussite…dans l’opéra : tout se mêle sans doute pour créer le sentiment d’inconfort et d’urgence qui permet la naissance du Quatuor en sol majeur ». Le Quatuor à cordes N°9, datant de 1815 se décline en quatre mouvements et fut également composé en très peu de temps, une semaine à peine. Comme pour les volets précédents, avec peut-être ici un supplément d’engagement expressif, le Quatuor Mandelring séduit par un jeu « aérien », vivant et clair. Son approche laisse le discours musical s’épanouir en privilégiant des coloris sereins et intimistes. La figure tragique de Schubert est alors présente sous ces archets inspirés et sa musique demeure toute entière baignée d’une douce douleur. Un enregistrement stéréo et multicanal de premier plan.

Jean-Jacques Millo

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