Toujours étrange du Verdi en français ! Expliquons. Il fallait au XIXe siècle pour être admis dans l’élite des grands maîtres que ses œuvres soient soumises au jugement de la critique et du public parisiens. Jérusalem est en fait une adaptation de l’opéra de Verdi I Lombardi alla Prima crociata. Voilà toute l’anecdote. L’histoire, elle, est complexe. Elle s’étend sur trente six ans, raconte de multiples trahisons, jalousies, parricides au sein des croisés sans oublier l’histoire d’amour entre une chrétienne et un sarrasin qui se fait baptiser juste avant sa mort et donne des conseils post mortem depuis l’au-delà ! C’est donc copieux et même gratiné. Et on a mis le paquet pour cette production qui eut lieu en novembre 2000 au théâtre Carlo Felice à Genoa. La conception de la mise en scène est due au grand cinéaste italien Ermanno Olmi qui réalisa le chef d’œuvre qu’est L’Arbre aux sabots (Palme d’or à Cannes) tandis que la mise en scène effective est due à Piergiogio Gay, lui aussi cinéaste et auteur de La forza del passato. Les très beaux costumes et les très beaux décors sont réalisés par Danilo Donati. Pour une fois, on ne pourra pas s’en plaindre et il n’y a qu’à admirer le début de l’acte III avec de très belles danseuses revêtues de robes multicolores scintillantes. Tout cela est vraiment très beau. Dommage sans doute que cet opéra de Verdi ne soit pas non plus un des plus passionnants car l’action se traîne et n’avance pas beaucoup, conception de l’époque oblige. On dirait que Verdi avait en l’écrivant des charentaises au bout de sa plume. C’est effectivement dommage car Michel Plasson est remarquable dans sa direction d’orchestre. Donc, en conclusion, les admirateurs de Verdi peuvent acquérir ce DVD fastueux et impeccablement réalisé.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
|