Opus Haute Définition e-magazine

A. Sallinen

Le Palais

Veijo Varpio, Jaana Mäntynen, Sauli Tiilikainen, Jorma Silvasti, Tom Krause. Chœur et Orchestre of the Savonlinna Opera Festival. Okko Kamu (direction)

Arthaus Musik 102091, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

La première de cet opéra eut lieu le 5 août 1995 et le livret a été écrit en commun par Hans-Magnus Enzensberger et l’écrivain Irene Dische. De quoi parle-t-il ? De pouvoir. Les deux librettistes se sont inspirés paraît-il (d’après la notice de ce DVD) de L’enlèvement au sérail de Mozart, ce qui se remarque au parallèle des prénoms Constance/Konstanze, Valmonte/Belmonte, Petruccio/Pedrillo et Ossip/Osmin. Oui et alors ? Qu’est-ce que cela nous dit ? J’avoue que je n’en sais rien. Peut-être parce que l’opéra fait une allusion à l’empereur éthiopien Haile Selassi qui avait dirigé le pays d’une main de fer pendant 44 ans. Oui et alors ? Quel est le rapport ? J’avoue que je n’en sais toujours rien. Il y aurait aussi une allusion à Ceausescu. Oui et alors ? Le pouvoir corrompt et c’est mal ? Bref, l’histoire de ce Palais est celle d’un roi et de son épouse qui s’ennuie, et de leurs intrigants forcément méchants. Côté décor, c’est assez pauvre : un escalier métallique, des draps recouvrant des murs, des stores, des couleurs criardes. Je dois même dire que cela m’a agacé. Ca fait art contemporain et c’est pénible à voir. La musique est faite de cellules musicales, accompagnant certains personnages et l’on a un mélange entre John Adams et Léonard Bernstein. Ce n’est guère très innovant. Bref, pourquoi s’ennuie-t-on pendant deux heures ? Sans doute que parce que tout paraît caricatural et que les personnages minaudent et s’agitent pour pas grand chose. De nos jours, je ne vois pas l’intérêt de revenir sur des régimes moult fois désignés comme barbares et dont tout le monde sait le mal qu’il faut en penser. Pour compenser cet ennui, les voix sont par contre superbes notamment les femmes Jaana Mäntynen dans le rôle de Constance et Ritva-Liisa Korhonen dans celui de Kitty et la direction d’orchestre est elle aussi excellente. Hélas, cela ne rattrape pas une intrigue et un opéra guères passionnants.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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