Voici une nouvelle version en DVD de l’opéra de Ponchielli après celle de Donato Renzetti chez Dynamic. Un peu plus vivante mais dans une mise en scène aussi statique et des décors aussi « frigides » de Pier Luigi Pizzi. Ce statisme est sans doute dû, en partie à l’œuvre originale de Victor Hugo qui aimait « charger la mule » en matière dramatique car la pièce de théâtre, Angelo, tyran de Padoue, adaptée par Tobia Gorrio (anagramme de Arrigo Boito) en conserve les lourdeurs. Je rappelle que La Gioconda, composé en 1872, raconte l’histoire de Barnaba, espion du Conseil des Dix qui à Venise est épris de Gioconda qui, elle-même, aime Enzo qui, lui, ne l’aime pas car il aime Laura, l’épouse d’Alvise Badoero, l’un des chefs du Conseil des Dix, justement. Ici, on a bien du mal à croire dans les personnages et Deborah Voigt dans le rôle titre fait plus Castafiore qu’autre chose. De même avec Elisabetta Fiorillo dans le rôle de Laura, autre Castafiore. Ewa Podles dans le rôle de La Cieca, Richard Margison dans celui d’Enzo et Carlo Guelfi dans celui de Barnaba ne convainquent guère plus. Symptôme assez étrange mais bien contemporain de constater que les chanteurs et les chanteuses sont en général, certes bons, mais sans avoir réellement la flamme comme on dit. Alors inévitablement, votre attention baisse rapidement devant leur pâle interprétation.

Yannick Rolandeau

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