Opus Haute Définition e-magazine

A. Khachaturian

Spartacus

Steven Heathcote, Lisa Pavane, Greg Horsman. Australian Ballet. State Orchestra Victoria. Ormsby Wilkins (direction)

Opus Arte Faveo OA F4017 D, Codaex Distribution

DVD stéréo

Aram Khachaturian est connu pour la fameuse Danse du sabre tiré du ballet Gayaneh (le film de Stanley Kubrick, 2001, l’odyssée de l’espace, contribua à rendre célèbre l’adagio). Ce fils d'ouvrier arménien entra à l'Ecole de musique Gnessine pour étudier le violoncelle (1922-25), ressortit diplômé du Conservatoire de Moscou, écrivit trois symphonies (1934, 1943, 1947), un concerto pour violon (1940) et son ballet Gayaneh (1943). Quant au ballet Spartacus (1952), le compositeur le composa à la suite de l’accusation de tendances modernistes qu’il dut subir en 1948 en compagnie de Prokofiev et de Chostakovitch par le Comité central du parti communiste. Khachaturian se consacra alors à la musique de film puis composa Spartacus qui le sauva car il lut que Karl Marx avait fait de cet esclave un de ses héros. On ne pouvait le critiquer sur ce choix. En voici une nouvelle version chorégraphique de Laszlo Seregi donnée le 7 mars 1990 au Arts Centre à Melbourne en Australie, le pays des kangourous. Si la musique de Spartacus me paraît toujours aussi simpliste faite de sentimentalisme et d’émotions héroïques pompeusement soulignées, mais remarquablement enregistrée et interprétée ici, le ballet paraît quant à lui assez naïf dans sa démonstration permanente de jouer sur les combats de gladiateurs un peu glamour, Steven Heathcote faisant au passage plus « beau gosse » qu’un Spartacus (un gladiateur) crédible. La chorégraphie en rajoute beaucoup et est rapidement au final assez banale. Même si on apprécie l’imposante reconstitution et les beaux décors, on peut préférer le DVD dans une version chorégraphique de Yuri Grigorovich et les danseurs du ballet de Bolchoï (voir Opus Haute Définition N° 1).

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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