Opus Haute Définition e-magazine

L. Delibes

Coppelia

Lisa Pavane, Greg Horsman. Australian Ballet. The Australian Opera & Ballet orchestra. Noël Smith (direction)

Opus Arte Faveo OA F4019 D, Codaex Distribution

DVD stéréo

Ce célèbre ballet est inspiré d'un conte d'E.T. Hoffmann, l'homme au sable qu’Offenbach reprendra à son tour dans un de ses opéras (c’est de cette nouvelle aussi que Freud tirera sa fameuse analyse de l’inquiétante étrangeté, cette chose connue qui devient brusquement troublante et dérangeante). Thème d’une importance capitale (thème kubrickien par ailleurs) que cette confusion entre rêve et réalité, entre ce qui est réel et ce qui est irréel (inanimé). Fellini s’en souviendra aussi pour son Casanova. Bref, thème fondamental. L’action du ballet se passe dans une petite ville d'Europe centrale et raconte l’histoire de Frantz qui, bien que fiancé à Swanilda, est amoureux de Coppélia. Il passe de longs moments sous sa fenêtre mais ignore que Coppélia n'est qu'un automate créé par le vieux savant fou Coppélius qui tente d'insuffler la vie à sa créature. Swanilda essaie vainement de retenir Frantz, mais celui-ci s'introduit chez Coppélius pour faire sa déclaration. Le vieux savant lui fait boire un narcotique et tente diverses manipulations magnétiques pour prélever sur Frantz ses "esprits animaux" et les insuffler à Coppélia. Entre-temps, Swanilda s'est substituée à la poupée mécanique, casse tous les automates de Coppélius et ramène Frantz au village. Celui-ci se réveille, guéri de sa passion pour l'automate. Le livret est de Charles Nuitter (1828-1899), traducteur de Wagner et la chorégraphie est d'Arthur Saint-Léon (1821-1870), lui-même danseur et époux de la célèbre danseuse Fanny Cerrito. La première représentation eut lieu à l'Opéra le 25 mai 1870, sous-titrée La fille aux yeux d'émail. Voici une très classique et très belle version donnée par l’Australian ballet en 1990 avec dans les rôles principaux, Lisa Pavane dans Swanilada, Greg Horsman dans Franz, Colin Peasley dans celui du docteur. On peut sans doute rêver mieux dans tel ou tel partie du spectacle mais l’ensemble ici fonctionne remarquablement bien. De plus, décors et costumes donnent un charme rétro particulièrement bien vu pour l’occasion et qui rajoute à cette inquiétante étrangeté. C’est au final la musique qui paraît trop légère par rapport au thème initial mais c’est une autre histoire…

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel