Opus Haute Définition e-magazine

D. Chostakovitch

Symphonies N°1 & 15

Orchestre Symphonique Giuseppe Verdi de Milan. Oleg Caetani (direction)

Arts Music 47706.8, Dom distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

En regroupant les symphonies N°1 et N°15 de Dimitri Chostakovitch, Oleg Caetani, donne à entendre, en quelques sortes, l'aube et le crépuscule symphoniques du compositeur russe. La première symphonie est l'oeuvre d'un jeune auteur de dix neuf ans, poursuivant encore ses études au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Ce ne fut pas son coup d'essai, dans le domaine symphonique, puisqu'il fallait déjà compter à son actif deux Scherzos et des variations. C'est à une autre grande figure de la musique russe, Glazounov, que Chostakovitch demanda l'avis avant la création de l'oeuvre. Mais il ne tint pas compte de ses remarques et créa la partition telle qu'il l'avait souhaité, le 12 mai 1926 à Leningrad. L'orchestre était alors dirigé par Nicolaï Malko. Ce fut un grand succès et sa mère en relata ainsi les faits : "Tout s'est déroulé de façon plus que brillante, un orchestre splendide et une exécution magnifique. Le public a écouté avec enthousiasme et il a fallu rejouer le Scherzo. A la fin, Mitya a été rappelé plusieurs fois sur scène, avec Malko et seul aussi". Achevée en 1971, l'ultime symphonie de Chostakovitch vit sa création à Moscou en janvier 1972 sous la direction de Maxime Chostakovitch, le fils du compositeur. Avec ses citations de Rossini, de Wagner, la partition de la quinzième reste une énigme pour beaucoup. Cet "adieu désabusé" évoque pourtant toute l'ambiguïté humaine dans ce qu'elle a de plus intérieur. A la fois méditatif et sombre, son discours musical synthétise une forme d'ironie, celle que Chostakovitch aimait à employer, face au néant de la mort. Malheureusement, le chef d'orchestre Oleg Caetani, dirigeant l'Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi, ne parvient pas vraiment à trouver le chemin mystérieux de ce message et sa vision reste trop extérieure pour convaincre véritablement. Quant à la première symphonie, son approche parait plus pertinente lorsqu'il maîtrise parfaitement la texture d'ensemble en un tout clair et détaillé. C'est d'ailleurs ce qui fait le prix de son intégrale enregistrée en public. Un bon Super Audio CD stéréo et multicanal, à la dynamique importante voire imposante, dans une prise de son de grande qualité, pour une semi réussite.

Jean-Jacques Millo

Visuel