Issue d'une famille de musiciens allemands, Carl Heinrich Graun (1703-1759) fut d'abord chanteur avant de connaître la renommée en tant que compositeur de la cour du roi de Prusse Frédéric II. Ce dernier fut, par ailleurs, à l'origine de nombreuses compositions de Graun sur lesquelles il n'hésita pas à pratiquer un droit de regard allant souvent jusqu'aux modifications inopportunes. Auteur de 27 opéras, de musique de chambre et religieuse, Carl Heinrich Graun composa son Te Deum en l'honneur d'une victoire de l'armée prussienne sur les autrichiens durant la guerre de sept ans. L'oeuvre fut créée à Berlin en 1757 et développe un style plus lyrique que pompeux, refusant toute emphase en privilégiant un langage musical plus "léger" qu'à l'ordinaire, dans ce genre de composition. Avec deux flûtes, deux hautbois, deux bassons, deux cors, un pupitre de cordes et une basse continue, le Te Deum de Graun reflète une vision lumineuse et sereine. Malheureusement, malgré un chœur et des chanteurs excellents, la direction prosaïque de Fritz Näf dirigeant l'ensemble L'Arpa Festante ne parvient pas à émouvoir. L'interprétation des trois Motets de jeunesse qui suit le Te Deum et déjà plus convaincante. Le chœur Basler Madrigalisten fait montre d’une belle énergie. Un bon enregistrement tout de même pour un compositeur, de musique baroque, des plus talentueux.

Jean-Jacques Millo

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