Opus Haute Définition e-magazine

D. Gillespie

Live in ’58 & ‘70

TDK DVWW-JIDG, Intégral Distribution

DVD mono

A ses débuts, Dizzy Gillespie calque le style de Roy Eldridge, célèbre trompettiste de Pittsburgh, et se fait enrôler dans divers ensembles. En peu de temps, Gillespie ajoute ses propres ingrédients : vitesse d’exécution, acrobaties musicales, harmonies originales et un sens du rythme phénoménal. Créateur d’un groupe en 1946 formé par Thelonious Monk, Milt Jackson que John Coltrane (du beau monde !), il coécrit Manteca en 1947 en compagnie de Chano Pozo et jette ainsi les bases du jazz afro-cubain. Dizzy Gillespie, mort en 1993, l’homme à la trompette coudée et aux joues de hamster (sans doute dues à une dégénérescence musculaire), l’homme encore qui souhaita devenir Président des États-Unis (il a été candidat en 1963 et 1972), auteur du be bop avec Charlie Parker, trompettiste génial à l’égal de Louis Armstrong et Miles Davis, le premier à interpréter cette musique dans le cadre d'un big band, passionné de rythme, humaniste et pitre en même temps… quel parcours ! Le voici dans deux concerts, l’un en 1958 en Belgique et l’autre en 1970 au Danemark (jamais aux Etats-Unis comme pour tous les concerts de la collection). Si le premier est remarquable au niveau du rythme et du swing, le second fait place à quelques facilités, sans aller certes jusqu’à celles de Miles Davis à la fin de sa carrière. C’est nettement en dessous de son génie et l’on est assez déçu de sa prestation tellement, parfois, cela manque d’énergie. Un disque avec un bon son pour l’époque et de bonnes captations vidéo mais un DVD en dessous des deux autres chroniqués plus haut, ce qui est fort dommageable pour un artiste de cette ampleur qui apporta une pierre essentielle à l’histoire du jazz.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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