Jiří Kylián, né en 1947 à Prague en Tchécoslovaquie (à l’époque), a fait une formation à l’Ecole nationale de danse et est entré au conservatoire où il fut l’élève de Zora Semberova. En 1967 , il obtint une bourse pour le Royal Ballet School de Londres et en 1968, John Cranko le fait venir à Stutggart dans sa compagnie où Jiří Kylián interprète un vaste répertoire d’œuvres classiques et modernes aux côtés de John Neumeier et William Forsythe. Voici donc, dans ce DVD, trois chorégraphies de son cru, la première (en 1978) sur la musique de Sinfonietta de son compatriote Léos Janaček, la seconde (en 1976), intitulée Symphony in D, d’après deux symphonies de Joseph Haydn (n°101 et n° 73) et la troisième, créée en 1983, appelée Stamping Ground, l’une des plus populaires de l’auteur, présentant sa rencontre avec la culture et les danses des Aborigènes. Les danses et les styles sont donc très différents, assez classique pour le premier, comique pour le second (rare occasion de ballet comique) et c’est le troisième qui est le plus étonnant. Jiří Kylián a conçu un rideau de bandes en plastique noir permettant aux danseurs d’apparaître et de disparaître. Cinq danseurs entrent en scène, produisent leur propre rythme en tapant des pieds, en se frappant dans les mains, sur la poitrine, sur les cuisses et dans le dos. Chacun des corps est associé à un animal et les corps, presque nus, ondulent avec souplesse, agités parfois de mouvements brusques. C’est assez insolite pour mériter d’être regardé. Si le son n’est pas d’une grande finesse ou d’une grande qualité, les membres du Nederlands Dans Theater se jettent à corps perdu dans cette étrange aventure. A découvrir.

Yannick Rolandeau

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