Si vous jetez un œil sur le livret, vous le trouverez franchement kitsch. Et dès le début du spectacle, on a peur. Franchement. Pourquoi le chœur dans cet éclairage bleu fluo bien que nous soyons dans une église ? Pourquoi cette robe rouge de Jeanne d’Arc ? Toute la mise en scène paraît grandiloquente et sentencieuse. Il est vrai que l’écriture de cette Jeanne d’arc au bûcher est due au célèbre écrivain Paul Claudel mais tout de même, il y a d’autres façons de faire dans la déclamation théâtreuse. Il pouvait y avoir une certaine grandeur même dans ce côté grandiloquent, mais non, au bout d’un moment, ce qui pouvait susciter notre intérêt retombe rapidement. Tout se complique au fur et à mesure que l’on avance dans cette représentation effectuée du 2 au 4 juin 2005 dans l’église de la Sainte Trinité à Paris. Car ici, on a l’impression d’un laisser-aller constant et d’un manque de professionnalisme flagrant. Tout paraît vieillot. Jean-Pierre Loré qui dirige l’orchestre symphonique Leopolis, semble bien animer d’une flamme mais sans parvenir à nous transporter au delà du parvis de l’église. Céline Liger en Jeanne d’Arc n’est guère convaincante et est en constant décalage dans son rôle. Dominique Leverd en Frère Dominique, Patrick Garayt en Porcus et Joëlle Fleury interprétant une Vierge en font des tonnes. Le résultat est même parfois à la limite du ridicule même si l’on sent les constants efforts pour être à la hauteur. Etrange spectacle venant d’un autre temps…
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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