Opus Haute Définition e-magazine

G. F. Haendel

Serse

P. Rasmussen, A . Hallenberg, I. Bayrakdarian. Les Talents lyriques, Christophe Rousset (direction)

TDK DV-OPSER, Intégral distribution

DVD Dolby Digital

Etonnant ce roi Xerxès qui, d’un côté, fit passer son armée d’Asie en Europe pour assujettir les Grecs en reliant grâce à un pont de bateaux les deux rives de l’Hellespont, et de l’autre, se laissa ravir au cours de l’expédition par la beauté d’un platane. Voilà ce que rapporte l’historien grec Hérodote à son sujet. Xerxès fut, de 480 à 479 av. J.C, la menace suprême pour les grecs. L’opéra de Haendel, lui, s’intéresse à l’histoire d’amour compliquée (douteuse historiquement) dès que la rivalité entre en jeu : deux frères, Xerxès et Arsamène aiment la même femme Romilda qui aime Arsamène tout comme sa sœur, Atalante. Xerxès, ne voulant pas renoncer à Romilda bannit son frère de la cour. Atalante bondit sur l’occasion pour pousser Romilda vers Xerxès. Mais une autre femme, Amastre, qui aime Xerxès, intervient à la cour, déguisée en homme car elle fut abandonnée autrefois par le roi... Je vous laisse deviner la suite qui va mêler dévoilement, rebondissement et repentir… Les décors de Carlo Tommasi sont étranges, composés de fer, de glace et de carreaux, donnant au tout un côté froid et glacial. C’est dire si tout paraît hiératique tant la mise en scène ne vient pas non plus contrarier cet aspect-là. D’autant plus que les chanteurs, s’ils chantent bien, ne paraissent pas investis par leur rôle, donnant à leur interprétation un côté emprunté et mécanique. Le temps devient long et l’ennui pointe souvent le bout de son nez. Même l’orchestre baroque de Christophe Rousset ne parvient pas à animer tout cela d’une certaine flamme…

Yannick Rolandeau

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