Opus Haute Définition e-magazine

F. Cavalli

La Calisto

Maria Bayo, Marcello Lippi, Hans Peter Kammerer, Graham Pushee, Louise Winter. Concerto vocale. René Jacobs (direction)

Harmonia Mundi HMD 9909001.02, Harmonia Mundi Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Francesco Cavalli (1602-1676) composa une quarantaine d’opéras, dans un genre naissant, à l’instar de Claudio Monteverdi. Voilà donc une œuvre passionnante, tout d’abord du point de vue historique. D’après le récit d’Ovide, l’action de La Calisto se situe en Arcadie où toute vie a disparu à cause de la chute de Phaéton. Jupiter et son fils Mercure descendent sur Terre et rencontrent la belle Calisto, une nymphe, suivante de Diane. Jupiter accepte de redonner la vie sur terre à condition que Calisto offre certaines faveurs. Calisto refuse mais Jupiter se déguise en Diane et trompe Calisto, troublée par de telles avances. Junon paraît avec les furies et décide de la changer en ourse. Mais Jupiter fait paraître son vrai visage, et épargne à Calisto de vivre la vie d'une bête sauvage. Elle sera élevée au firmament sous l'aspect d'une étoile, la Grande Ourse. Avec pas mal d’humour, la mise en scène de Herbert Wernicke est parfaitement adaptée à une telle œuvre. Les décors (panneaux reprenant les constellations) et les costumes sont superbes et raffinés. Ils reprennent judicieusement le côté artisanal-théâtral et populaire, puisque cet opéra mélange aussi des personnages de la comedia dell’arte. Rien à dire de ce côté-là. Tout est pertinent et on ne sombre pas, fort heureusement, dans le dogmatisme moderniste. L’interprétation est aussi tout à fait superbe. Hans Peter Kammerer est un Mercure agile, d’une très belle présence vocale ; Marcello Lippi en Giove est hilarant. Si la voix de Graham Pushee en Endimione est peu séduisante, les autres personnages purement bouffes sont enthousiasmants comme par exemple Barry Banks en Dieu Pan, et Dominique Visse en satyre. Alexander Oliver en Linfea est absolument hilarant aussi. La Calisto de Maria Bayo est touchante, simple et gracile. René Jacobs à la tête du Concerto Vocale est parfaitement à l’aise dans une telle œuvre. La captation vidéo est de qualité. Que demander de plus ? Voilà un DVD enchanteur, complété d’un reportage de 54 minutes sur l’œuvre.

Sortie prévue le 26 octobre 2006

Yannick Rolandeau

Visuel