Théodore Gouvy (1819-1898) est né à Goffontaine, dans la région de la Sarre-Lorraine, alors disputée entre la France et l’Allemagne. Cette double appartenance culturelle a profondément marqué son œuvre et sa carrière. Bien qu’ayant grandi dans un environnement germanophone, Gouvy étudie à Paris, mais ne peut intégrer le Conservatoire en raison de sa nationalité prussienne. Il compose principalement de la musique symphonique et de chambre, avec une prédilection pour les vents. Il est reconnu dans les deux pays, mais paradoxalement, trop français pour les Allemands et trop allemand pour les Français. Son œuvre, injustement oubliée au XXe siècle, connaît, depuis quelques années maintenant, une redécouverte grâce à des ensembles comme Arabesques et comme l’Institut Théodore Gouvy. Ce disque met en lumière trois œuvres majeures de musique de chambre pour vents et contrebasse : « Nonette », « Sérénade en octuor », « Septuor », toutes en quatre mouvements. Ces pièces illustrent la richesse de l’écriture de Gouvy pour les instruments à vent, avec une attention particulière portée à la clarté formelle, à l’élégance mélodique et à la profondeur harmonique. Le programme reflète l’influence croisée franco-allemande du compositeur, anticipant les formations modernes du tournant du XXe siècle. L’Ensemble Arabesques réunit des solistes spécialisés dans le répertoire pour vents : Flûte : Eva Maria Thiébaud, Hautbois : Nicolas Thiébaud, Manuel Bilz, Clarinettes : Andreas Langenbuch, Christoph Schneider, Cors : Alison Balls, Joan Valeriano Güell, Bassons : Ulrich Hermann, Augusto Palumbo, Leon Silas Gärtner, Contrebasse : Tobias Grove. Un groupe de musiciens idoine pour une nouveauté à découvrir avec enthousiasme.

Jean-Jacques Millo