Opus Haute Définition e-magazine

Johannes Brahms

Un Requiem Allemand

Miku Yasukawa (soprano). Jochen Kupfer (baryton-basse). Bach Collegium Japan (chœur et orchestre). Masaaki Suzuki (direction)

BIS 2751, Outhere distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

« Un Requiem Allemand » Op.45 pour chœur, solistes et orchestre, fut composé entre 1865 et 1868. Contrairement aux Requiems traditionnels en latin, Johannes Brahms (1833-1897) choisit des textes en allemand tirés de la Bible de Luther, affirmant une vision humaniste et consolatrice de la mort. Le compositeur allemand commence à esquisser l’œuvre dès 1857, mais c’est après la mort de sa mère en 1865 qu’il s’y consacre pleinement. Dans une lettre à Clara Schumann, il évoque un « chœur… sorte de Requiem allemand ». L’idée d’un requiem non liturgique, centré sur le réconfort des vivants plutôt que sur la prière pour les morts, s’inscrit dans une tradition protestante. Brahms voulait une œuvre œcuménique, accessible à tous. Elle se décline en sept mouvements (Selig sind, die da Leid tragen – Béatitude des affligés, Denn alles Fleisch, es ist wie Gras – Méditation sur la fugacité de la vie, Herr, lehre doch mich – Appel à la sagesse face à la mort, Wie lieblich sind Deine Wohnungen – Espoir et douceur, Ihr habt nun Traurigkeit – Consolation maternelle, Denn wir haben hie keine bleibende Statt – Vision eschatologique, Selig sind die Toten – Promesse de paix éternelle). Ce Requiem a marqué un tournant dans la carrière de Brahms. Il lui a assuré une reconnaissance internationale et reste aujourd’hui l’une des œuvres chorales les plus jouées du répertoire romantique. Avec ses troupes, Masaaki Suzuki en propose une lecture fervente, accompagnant, avec rigueur et précision, le baryton-basse Jochen Kupfer et la soprano Miku Yasukawa. A découvrir.

Jean-Jacques Millo

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