Opus Haute Définition e-magazine

Hartmann. Ravel. Sadikova

Œuvres pour Violon et Orchestre

Rebekka Hartmann (violon). Rachmaninoff International Orchestra. Kent Nagano (direction)

Farao B 108128, UVM Distribution

CD stéréo

L’album "Hartmann, Ravel, Sadikova", interprété par la violoniste Rebekka Hartmann et le Rachmaninoff International Orchestra, est une exploration musicale à travers différentes époques et styles. Il réunit trois œuvres orchestrales qui, chacune à leur manière, témoignent de la richesse et de la diversité de la musique européenne : Le "Concerto Funèbre" pour violon et Orchestre à cordes, en quatre mouvements, de Karl Amadeus Hartmann (1905-1963), composé en 1939 et révisé en 1959, reflète la détresse et l’oppression de son époque, notamment l’invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis, "Tzigane" Rhapsodie pour violon et Orchestre, en un mouvement, de Maurice Ravel (1875-1937), œuvre virtuose s’inspirant de la musique hongroise et mettant en valeur les capacités techniques du violoniste, et "Stradivari" pour violon et Orchestre, en un mouvement également, d’Aziza Sadikova (née en 1978), qui s’inspire du violon Stradivarius, célèbre pour sa sonorité exceptionnelle et son histoire fascinante. Elle mêle des éléments du baroque italien à des techniques modernes, créant une œuvre qui traverse les époques tout en restant profondément ancrée dans la musique contemporaine. Rebekka Hartmann, née en 1981 à Munich, a commencé à jouer du violon à l’âge de 5 ans sous la méthode Suzuki avec Helge Thelen, avant de poursuivre ses études à Munich avec Andreas Reiner et à Los Angeles avec Alice Schoenfeld. Elle a également affiné sa technique grâce à des master classes internationales, notamment avec Rainer Kussmaul et Josef Kröner. Le Rachmaninoff International Orchestra (RIO) est un ensemble fondé par Mikhail Pletnev, pianiste et chef d’orchestre renommé. Créé en 2022, cet orchestre rassemble des musiciens de l’Europe de l’Est et de l’Ouest, avec une mission artistique forte : célébrer la musique comme langage universel et abolir les barrières culturelles. Dirigé ici par Kent Nagano, ce dernier offre un écrin des plus précieux à la violoniste allemande. L’intensité émotionnelle, des pages abordées, s’incarne véritablement sous l’archet de Rebekka Hartmann, délivrant un ton grinçant, d’une profondeur implacable.

Jean-Jacques Millo

Visuel