Le musicologue, Michel Parouty, nous rappelle les faits historiques : "Lorsqu’à dix-sept ans Mozart compose son premier concerto "original" pour clavier, il sacrifie à un genre déjà vieux d’un demi-siècle et partagé, au départ, entre trois écoles : celle d’Allemagne du Nord, sur laquelle régnait Carl Philipp Emanuel Bach, et qui attribuait au soliste et à l’orchestre un rôle équivalent ; celles de Vienne et de Londres, dont les porte-paroles étaient Wagenseil et Jean-Chrétien Bach, qui accordaient la préférence à l’instrument principal. Après un premier volume comprenant les Concertos N°20, 21, 23 et 27, la pianiste, Elizabeth Sombart, née en 1958 à Strasbourg, propose le Concerto pour piano et Orchestre N°9 en mi bémol majeur "Jeunehomme" K.271, "dédiée à la virtuose française Mademoiselle Jeunehomme (que Mozart, dans sa correspondance appellera toujours Jenomé), en visite à Salzbourg en ce mois de janvier 1777", ainsi que le Concerto pour piano et Orchestre N°12 en la majeur K.414. Elizabeth Sombart entre au conservatoire de sa ville natale et donne son premier concert à onze ans. Après avoir reçu le premier prix national de piano et de musique de chambre, elle part pour étudier avec Bruno-Leonardo Gelber et sa mère à Buenos Aires. Sa formation a été complétée par de grands maîtres tels que Peter Feuchtwanger à Londres, Hilde Langer-Rühl à Vienne et enfin Sergiù Celibidache à l’Université de Mayence, avec qui elle a étudié la phénoménologie musicale – la théorie des manières complexes avec lesquelles l’homme réagit au son – pendant dix ans. En 1988, elle crée la Fondation Résonnance, active dans sept pays. L’un des principaux objectifs de la Fondation est d’amener la musique classique dans les institutions où elle est absente : hôpitaux, orphelinats et prisons. Plus de cinq cents concerts sont prévus chaque année dans ces lieux. La Fondation Résonnance a également pour objectif de créer des écoles de piano basées sur les principes fondateurs de l’enseignement gratuit, sans examens, sans concours, sans limite d’âge et en utilisant les enseignements de la pédagogie Résonnance – la phénoménologie du son et du geste. À travers une présentation rigoureuse et technique en trois volumes rassemblant les enseignements de Celibidache et de Langer-Rühl, l’objectif de cet enseignement est de servir la musique et de la partager. En 2014, après vingt-cinq ans consacrés à la formation de pianistes dans le cadre de master classes à la Fondation Résonnance et dans le monde entier, Elizabeth Sombart crée le Centre International d’Étude de la Pédagogie Résonnance qui propose des master classes de piano, de chant, de musique de chambre et d’improvisation.
Jean-Jacques Millo |