Opus Haute Définition e-magazine

Robert Schumann

Quatuors à Cordes. Quintette pour Piano et Cordes

Quatuor Strada. Théo Fouchenneret (piano)

B.Records LBM071, Outhere distribution

2 CD stéréo

Le quatrième volume de la Collection Schumann met en avant les trois Quatuors à cordes (N°1 Op.41 en la mineur et quatre mouvements, N°2 Op.41, en fa majeur et quatre mouvements, N°3 Op.41, en la majeur et quatre mouvements) et le Quintette pour piano et cordes Op.44, en mi bémol majeur, également en quatre mouvements. Le musicologue, Jean-Alexandre Ménétrier, évoque ainsi l’année 1842 : "Le premier cycle de la musique de chambre de Robert Schumann (1810-1856) - et le plus important - voit le jour en huit mois (juin 1842 - janvier 1843). Sept œuvres majeures consacrent l’exploration d’un monde sonore nouveau, - expédition à laquelle Schumann se livre tout entier, avec fièvre, en délaissant - c’est là un trait essentiel - tout autre genre musical... En juin-juillet, les trois Quatuors à cordes jaillissent dans l’enthousiasme ; avec cet hommage aux classiques viennois, témoignage de l’amitié qui l’unit à Mendelssohn, Schumann livre aussi le tribut révérencieux du romantisme à une grande tradition : celle des derniers Quatuors de Beethoven, qu’il mettait au-dessus de toute musique. Il convient de rappeler ici, pour comprendre la sensibilité profonde de Schumann, la double définition de son génie créateur, telle qu’il l’a donnée lui-même : "ma personnalité vivace, dynamique, joyeuse, c’est Florestan... Eusebius représente mon aspect rêveur, nostalgique." Dans les Quatuors, c’est Eusebius, le doux poète rêveur, qui parle, et cette première vague prend son élan dans un fond tonal centré autour de la mineur ; puis à l’automne, par un saut de triton qui nous mène aux antipodes tonales, la seconde vague, "héroïque" du Quintette et du Quatuor avec piano libère une énergie nouvelle - Florestan prend la parole - grâce au retour de l’instrument favori. Ces cinq œuvres sont des solutions définitives, parfaites à ses yeux ; Schumann n’y reviendra jamais." Vision passionnée, ardente, que celle proposée ici par le Quatuor Strada et Théo Fouchenneret, de ces partitions incontournables à redécouvrir.

Jean-Jacques Millo

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