Comme le souligne si justement Jan Smaczny, dans le Dictionnaire Encyclopédique de la Musique (Bouquins, Robert Laffont) : "L’œuvre d’Antonin Dvorak (1841-1904) couvre un large éventail de styles et de genres. Après l’influence des classiques viennois, ses premières œuvres montrent un intérêt certain pour le langage harmonique de Wagner, dont Dvorak avait découvert les œuvres lorsqu’il était musicien d’orchestre. A partir de la Symphonie N°5 (1875), il s’intéresse davantage à la forme classique. Alors que Les Symphonies N°6 et 7 et le Trio pour piano en fa mineur font parfois penser à Brahms. Dvorak conserve un style de mélodie et de développement très personnel. L’intérêt qu’il porte aux "Negro spirituals" et aux chansons des plantations pendant son séjour aux Etats-Unis intensifie certaines caractéristiques de sa musique - figures pentatoniques et ostinatos. Wagner redevient un stimulant majeur dans ses derniers opéras, sans jamais ébranler sa personnalité musicale." Le double album qui nous occupe ici regroupe les Symphonies N°7 Op. 70, N°8 Op.88 et N°9 Op.95 "Du Nouveau Monde", ainsi que trois ouvertures "Nature, Vie et Amour" Op.91, Op.92, Op.93. L’Orchestre Philharmonique Tchèque déploie ses coloris, sous la baguette peu inspirée de Semyon Bychkov, pour une vision manquant cruellement de "mordant". Tout semble pataud, sans éclat, sans lumière.
Jean-Jacques Millo |