La Mezzo-soprano Magdalena Kozena, l’Orchestre Philharmonique Tchèque et Sir Simon Rattle sont les protagonistes de ce remarquable enregistrement. Au travers de chansons signées Bohuslav Martinu (1890-1959), Antonin Dvorak (1841-1904), Hans Krasa (1899-1944) et Gideon Klein (1919-1945), c’est la quête de l’âme musicale d’un pays qui se dessine en filigrane d’une nostalgie prégnante. Les" Nipponari" H.68 de Bohuslav Martinu s’inspirent de la culture japonaise, tandis que ses "Chansons sur une Page" H.294, prennent un sens plus profond puisqu’il les écrivit aux États-Unis, après avoir fui la menace nazie. Ses contemporains, Hans Krasa et Gideon Klein, n’ont pas réussi à fuir et sont, tous deux, morts dans les camps de concentration. Les" Quatre chants orchestraux" Op.1 de Krasa, en langue allemande, témoignent d’une fascination pour les vers absurdes, typique des cercles d’avant-garde du début des années 1920. "Lullaby" de Klein remonte aux chansons folkloriques juives, mais sa réalisation musicale témoigne d’une ouverture aux styles musicaux français. Et aucun récital de chansons tchèques ne serait complet sans le "grand ancien", Antonín Dvorak, avec ses "Chants du soir" Op.3 et "Chants" Op.2. Bref, une musique vocale émouvante où la beauté se niche avant tout dans les méandres du cœur.
Jean-Jacques Millo Mezzo-soprano Magdalena Kozena, the Czech Philharmonic Orchestra and Sir Simon Rattle star in this remarkable recording. Through songs by Bohuslav Martinu (1890-1959), Antonin Dvorak (1841-1904), Hans Krasa (1899-1944) and Gideon Klein (1919-1945), the quest for the musical soul of a country is outlined with pervasive nostalgia. Bohuslav Martinu’s “Nipponari” H.68 is inspired by Japanese culture, while his “Songs on a Page” H.294 take on a deeper meaning, since he wrote them in the United States, after fleeing the Nazi threat. His contemporaries, Hans Krasa and Gideon Klein, were unable to escape, and both died in concentration camps. Krasa’s “Four Orchestral Songs” Op.1, in German, testify to a fascination with absurd verse, typical of the avant-garde circles of the early 1920s. Klein’s “Lullaby” goes back to Jewish folk songs, but its musical realization testifies to an openness to French musical styles. And no recital of Czech songs would be complete without the “great old one,” Antonín Dvorak, with his “Evening Songs” Op.3 and “Songs” Op.2. In short, here is moving vocal music where beauty nestles above all in the meanderings of the heart. Translation Lawrence Schulman |