Dans son ouvrage récent, "J.-S. Bach L’œuvre Instrumentale" paru chez Buchet Chastel, le musicologue Gilles Cantagrel nous dit : "La Toccata est bien le genre où peut le mieux s’épanouir la fantaisie imaginative du compositeur. Toccare, toucher : la toccata est une pièce libre où l’on "touche" le clavier selon son bon plaisir. Pièces de caractère, donc, et souvent d’aspect improvisé, même si, chez Bach, la structure d’ensemble demeure constante, à peu près celle d’une Praeludium pour orgue : libre récitatif quasi improvisé pour commencer, suivi d’épisodes divers, en accords, en imitations ou en passage méditatif, que suit une dernière section fuguée. En l’absence, souvent, d’autographes, et faute d’indications de dates de composition, on a parfois bien du mal à deviner quand elles ont pu être écrites, et plus encore si elles répondent à un objectif délibéré, à un projet précis : enseignement, délectation pour les amateurs, réflexion personnelle ? On a supposé qu’elles aurait pu être destinées à l’orgue, ce qui n’est pas impossible, en effet." Christophe Rousset livre donc ici sa vision des ces pages, et donne aux sept Toccatas, l’image d’une rigueur interprétative omniprésente, pour un discours musical aux couleurs pastels.
Jean-Jacques Millo |