" Dans le principe concertant qui oppose soliste et orchestre, Beethoven découvre les sources vives d’un dialogue poétique libre qui, tout en préservant la forme traditionnelle du genre, la fait oublier. Le concerto beethovénien résonne pur de toute convention formelle. Ses dimensions temporelles et sonores sont, au reste, sensiblement élargies : conception symphonique des développements et des thèmes, de l’orchestre, de l’écriture pianistique elle-même ; qui rivalise avec toute la masse sonore en un discours d’égal à égal...". Ainsi s’exprimait André Boucourechliev dans son célèbre ouvrage "Beethoven". Et pour illustrer ces propos, rien de mieux que cette nouvelle version des Concertos pour piano et orchestre N°4 et N°5 (en sol majeur Op.58, en mi bémol majeur Op.73) par le jeune pianiste Reed Tetzloff. Né à Minneapolis, dans le Minnesota, ce dernier a commencé ses études avec le Dr Paul Wirth. Il a ensuite obtenu son baccalauréat et sa maîtrise au Mannes College de New York, étudiant sur le campus historique de l’Upper West Side avec Pavlina Dokovska. Au cours de sa première année et demie d’études de premier cycle, il a remporté les deux plus grands prix de l’école : le Concours de concerto et le Concours Nadia Reisenberg. Reed Tetzloff est également écrivain. Après un ouvrage remarqué sur Robert Schumann, il travaille actuellement sur un recueil d’essais sur la musique et l’interprétation musicale. Voici donc un artiste passionnant, dont la fibre beethovénienne évidente attirera l’oreille des mélomanes.
Jean-Jacques Millo |