La Gazzetta a été créée au Teatro dei Fiorentini de Naples en septembre 1816. Inspirée d’une pièce de Goldoni, on retrouve dans La Gazzetta les quiproquos, les amours croisées et les pères voulant marier leurs filles, chers à la Comédie du XVIIIème. Dario Fo a transposé l’action dans les années folles, charleston à l’appui. Décors, costumes, et ballets jouent de ce registre. On pouvait s’attendre à mieux avec cette mise en scène de Dario Fo datant de 2005 (spectacle enregistré du 1 au 3 juillet précisément). Pourquoi cette transposition ? A cause de la publicité déjà présente dans la pièce de Goldoni dont est tiré l’opéra de Rossini. J’avoue être sceptique devant un tel choix car il a le tort d’accentuer et de rendre évident ce qui est suggéré. J’ai l’impression que l’on cède à une mode de vouloir tout rendre hyper visible et de ne plus faire dans la suggestion. Bref, la mise en scène tente d’en mettre plein la vue comme on dit en soulignant un peu tout, l’opéra perdant de son intérêt du même coup. Certes, tout est soigné et on a vu les choses en grand. Sur ce plan-là, pas de réel mauvais goût mais le tout manque tout de même un peu de vie. Tout paraît congelé et bien convenu comme pas mal de représentations de nos jours. Néanmoins, pas de réelles surprises car tout cela se regarde sans déplaisir, rassurez-vous, mais… mais… Les interprètes sont corrects, Cinzia Forte en Lisetta, Marisa Martins en Doralice, Agata Bienkowska en Madame La Rose, Charles Workman en Alberto, Pietro Spagnoli en Filippo, et Bruno Praticò en Don Pomponio sont à leur place, là aussi sans réels défauts mais sans réel souffle non plus. Même la direction de Maurizio Barbicini ne brille pas particulièrement. C’est propre, comme on dit, mais sans passion. Bref, un DVD qui reste en deçà de nos espérances.

Yannick Rolandeau

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