Avec un délai de composition très court, deux mois à peine, Gustav Mahler (1860-1911) parvint à délivrer un message universel embrassant un monde au cœur d’une galaxie. Et le succès de la Symphonie N°8 de 1906 prit alors des allures de triomphe. Devant un parterre de personnalités de l’époque, le compositeur chef d’orchestre, en ce mois de septembre 1910, offrit son ultime vision d’espoir. L’année suivante lui sera fatale. Avec ce volet, Osmo Vanska arrive quasiment au terme de son intégrale des symphonies. Reste la troisième qui vient de paraître. Le Minnesota Chorale, le National Choir, le Minnesota Boychoir, le Angelica Cantanti Youth Choir, ainsi que les solistes Carolyn Sampson, Jacquelyn Wagner, Sasha Cooke, Jess Dandy, Barry Banks, Julian Orlishausen et Christian Immler sont les artisans d’une vision des plus accomplies de l’œuvre. Osmo Vanska et le Minnesota Orchestra trouvent la voie d’un souffle savamment dosé où la musique s’épanouit inexorablement. Et malgré la masse chorale baignant dans un "flou sonore" dû au port du masque (Covid oblige), cette version se range aux côtés des meilleures.

Jean-Jacques Millo