Gaetano Donizetti a écrit pas moins de 70 opéras en très peu de temps et parfois, l’on peut se demander quel intérêt il y a à sortir un opéra mineur d’un compositeur mineur. Effectivement l’histoire de cette Linda n’est pas des plus sensationnelles et est même un peu ennuyeuse, il faut bien le dire. A la fin, tout se termine bien et l’on frôle le larmoyant. Artolomeo Merelli, l’impresario du Teatro alla Scala, était un ami de Donizetti et avait été le librettiste pour ses premières oeuvres. En 1841 il était le directeur du Vienna Kärntnertortheater. C'est dans cette fonction, en tant que directeur du bureau artistique du théâtre, qu'il demanda à Donizetti de lui offrir une oeuvre en plus pour la saison d'opéra italienne. La première exécution hors de Vienne eut lieu en novembre 1842, à Paris. Donizetti, ne pouvant représenter un aristocrate comme un dégénéré dût même modifier sa partition. Dans cette représentation à l’Opernhaus Zürich, en 1996, dans une mise en scène de Daniel Schmid, avec d’étranges décors mélangeant l’ancien et le moderne, on a l’occasion d’écouter une formidable Edita Gruberova dans le rôle-titre. Celle-ci sauve la représentation par sa prestation car ses compagnons Deon van der Walt dans le rôle de Carlo, Jacob Will dans celui du marquis de Boisfleury, Lázló Polgár dans celui du Préfet et Cornelia Kallisch dans celui de Pierre restent acceptables sans être exceptionnels. Adam Fischer à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Zürich se défend mais sans réellement transcender la partition qui manque, il est vrai, d’un certain souffle. On a connu Donizetti plus inspiré notamment dans l’un de ses plus célèbres opéras, L’Elixir d’amour. Oui, vraiment, heureusement qu’il y a Edita Gruberova qui, une fois de plus, ne se contente pas de bien chanter mais de jouer excellemment !
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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