En 1987, alors qu’il était au sommet de sa gloire, José Carreras apprit qu’il avait une leucémie aiguë, lui laissant peu de chance de survie. Cette maladie interrompit sa carrière de chanteur durant une bonne année. Dès l’année suivante, José Carreras créa la José Carreras International Leukaemia Foundation, organisation caritative de soutien à la recherche sur la leucémie, à laquelle il se consacre toujours. Etrange idée que celle de faire des associations quand on a été victime de telle ou telle chose et de transformer son chagrin en attraction touristique. Vaste débat. Bref, heureusement, José Carreras n’est pas mort. Le voici dans un concert qui eut lieu le 16 septembre 1988. Le DVD s’ouvre sur un tonnerre d’applaudissements et José Carreras reste sobre et digne, visiblement ému. On le serait à moins. Accompagné par le pianiste Vincenzo Scalera, il chante des airs de Massenet, Hahn, Fauré, Turina, Nacho, Puccini, Liszt, Paolo Tosti, Cardillo, Lara, Falvo, Cilèa et Grieg pendant près de deux heures. Il y a du monde partout, devant et derrière lui, car José Carreras joue à guichet fermé. Et sa voix ne semble pas montrer de dégradations notables. On sent le chanteur un peu engourdi au tout début, puis prendre de l’assurance au fur et à mesure des airs. Il peut élever la voix sans forcer sur un air de Liszt. Bref, on pouvait s’attendre à bien pire. Et le public lui fait un triomphe. A la fin, il est en délire. Carreras ne sait plus s’il doit continuer à chanter ou partir. Et il revient avec sa voix (de mieux en mieux) à chaque fois et le public est de plus en plus en délire. Pas moins de cinq rappels. Et le public applaudit d’autant. Quelle folie ! Il faut dire que cet homme revient de loin. Bel acte d’amour de la part de son public en tout cas.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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