Datant de 1909, la Symphonie N°9 de Gustav Mahler (1860-1911) se décline en quatre mouvements. Le premier fut décrit par Alban Berg dans les termes suivants : " Le premier mouvement est la chose la plus magnifique de tout ce que Mahler à écrit. C’est l’expression d’un amour inouï pour cette terre, le désir d’y vivre en paix et, quant à la nature, d’en jouir encore jusqu’au bout dans toute sa profondeur – avant que la mort vienne. Car elle vient irrésistiblement. Tout ce mouvement repose sur le pressentiment de la mort. Encore et toujours elle est présente. Tout ce qui est rêvé sur terre y culmine, et surtout, naturellement, dans le passage inouï où ce pressentiment de la mort devient certitude ; où, au milieu du plus douloureux appétit de vivre, la mort s’annonce « avec la plus grande violence »" Lentement mais sûrement, Osmo Vänskä poursuit son intégrale des symphonies du compositeur autrichien, avec une immuable inspiration et une vision qui ne l’est pas moins. Cette dernière trouve, toutefois, ses limites dans un essoufflement de tension du discours musical que l’on perçoit dans tous les volets déjà parus.
Jean-Jacques Millo |