Composée en 1944, alors que la guerre prenait un tournant décisif, grâce notamment à la résistance sur le front russe, la cinquième symphonie de Prokofiev fut créée le 13 janvier 1945 à Moscou, sous la direction du compositeur. Ce dernier voulait offrir "l'expression de la grandeur de l'esprit humain". Après plus de quinze ans loin du domaine symphonique, Prokofiev revenait au genre avec un brio éclatant, pour une œuvre d'une grande force symbolique. C'est également à Moscou, le 4 mars 1870, que fut créée l'ouverture "Roméo et Juliette" de Tchaïkovski. Révisée à plusieurs reprises, la partition ne trouva sa version définitive que dix ans plus tard en 1880. A la tête d'un orchestre sans grande personnalité, Thomas Sanderling nous offre une version plutôt académique de la cinquième symphonie de Prokofiev. Respectant le caractère épique de l'oeuvre, son interprétation s'enlise très vite dans un ennui mortel. Nous sommes loin des géniales fulgurances d'un Karajan. L'ouverture de Tchaïkovski est du même acabit, sans élan, sans grâce, sans inspiration. De plus, les données techniques de la prise de son ne justifient en aucune manière le support SACD. Décevant...

Jean-Jacques Millo

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