Ce Super Audio CD du label Tacet s'adresse plus à l'audiophile qu'au mélomane. Et le titre de la pochette nous le signale ostensiblement, il s'agit du Beethoven de Tacet et non de ses œuvres enregistrées par ce dernier. Le concept de communication pourra paraître, à certains, quelque peu prétentieux. Néanmoins, Andreas Spreer, l'ingénieur du son, nous explique que : "cette technique d'enregistrement fut élaborée par Tacet en 1999 et depuis affinée. La ligne conductrice est la partition. Il existe entre temps à peu près 20 parutions de ce genre. Elles prouvent toutes que des œuvres apparemment connues depuis longtemps peuvent sonner et toucher l'auditeur d'une façon passionnément nouvelle. Le "Je connais déjà " n'est pas valable pour ce genre d'enregistrement". Et bien justement, parlons-en de cet enregistrement des septième et huitième symphonies de Beethoven. Andreas Spreer nous apprend également qu'il a utilisé des micros à tubes et une amplification à galène pour un résultat somme toute correct, sans trop d'agressivité. Mais alors la question se pose une nouvelle fois! Pourquoi rester dans la technologie PCM ? Pourquoi ne pas utiliser la technologie DSD, propre au SACD? Je rappellerai ici que le label lyrinx et son fondateur, René Gambini, ingénieur du son également, utilisent les mêmes procédés de prise de son en enregistrant en pur DSD, pour un résultat nettement meilleur, avec un spectre en fréquences beaucoup plus large et un respect des timbres inégalé. Cela précisé, ce qui rend ce Super Audio CD décidément très atypique, c'est la restitution des œuvres de Beethoven en multicanal. En effet, l'orchestre est littéralement découpé en tranches. Sur les voies avant vous trouverez les Cors en droite/gauche, au centre, les timbales, tandis qu'autour de vous naviguent, Bassons, clarinettes, hautbois, flûtes, violons, violoncelles, altos et contrebasses. Et sur les canaux arrière vous entendrez les pupitres de trompettes. Le résultat, où l’auditeur se retrouve virtuellement au centre de l’orchestre, est plus anecdotique qu'efficace et la partie stéréo demeure bien plus gratifiante. Après un disque Mozart exceptionnel, Wojciech Rajski et l'orchestre philharmonique de chambre polonais nous offrent une belle prestation de ces deux symphonies où la ferveur et la fougue sont au rendez-vous. Un bon Super Audio CD dans une conception technique pour le moins douteuse.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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