Comme le souligne si justement le pianiste Stefan Irmer, "Les œuvres pour piano de Weinberg (1919-1996) qui sont présentées dans cet enregistrement datent de l’époque des persécutions antisémites lancées par Staline, de celle de l’arrestation et de l’emprisonnement du compositeur polonais et de la brève période dite "de dégel" qui suivit la mort du tyran. Bien qu’il s’agisse de quatre œuvres, composées indépendamment les unes des autres, on perçoit dans chacune de ces quatre partitions, et de manière à chaque fois différentes, un lien avec les événements historiques et biographiques auxquels est alors confronté Weinberg". Le programme affiche donc la "Sonatine Op.49" datant de 1951, dédiée à Dimitri Chostakovitch, la "Partita Op.54" de 1953, publiée après la mort du compositeur, la "Sonate N°4 Op.56" de 1955 dont la création fut assurée par le grand pianiste russe Emil Guilels, dédicataire de l’œuvre, et la "Sonate N°5 Op.58" datant de 1956. Stefan Irmer défend ces pages admirables, avec une rigueur indéniable qui souligne la profondeur d’un créateur inspiré.
Jean-Jacques Millo |