Ce nouvel enregistrement, consacré à la musique pour violon et piano du compositeur allemand Robert Schumann, intitulé "Chant du crépuscule", nous invite à découvrir un programme ambitieux, s’ouvrant avec la "Sonate pour violon et piano N°2" Op.121, puis se poursuivant avec l’Allegro du premier mouvement de la "Sonate F.A.E" signé Albert Dietrich, Johannes Brahms avec le Scherzo du troisième mouvement de sa "Sonate F.A.E", Robert Schumann encore avec sa "Sonate pour violon et piano N°3" WoO 2, en quatre mouvements, et pour finir, Clara Schumann et trois de ses "Romances" Op.22. "La composition de musique de chambre s’effectue en cinq étapes décisives : elles mettent en lumière la nature même du génie de Robert Schumann, qui s’exprime par éruptions isolées. Il convient d’isoler l’année 1842, essentielle, année des grands quatuors et quintettes, formations auxquelles Schumann ne reviendra jamais. Elles est suivie d’un silence de cinq années puis d’une résurgence régulière tous les deux ans, mais pour des œuvres qui ne demandent jamais plus de trois instruments : 1847, 1849, 1851 et 1853", souligne Jean-Alexandre Ménétrier. Une prise de son médiocre, sans relief, mal définie, ne sera pas l’atout de ce CD. Ce dernier se trouve ailleurs, sous les doigts experts de la violoniste Ariane Granjon et du pianiste Laurent Cabasso, dont le jeu démontre une belle maîtrise d’ensemble. Cependant, au sein de l’interprétation de ces partitions poignantes, nous rechercheront en vain la moindre trace d’une émotion tant attendue, jusqu’au terme de ce "Chant du crépuscule".

Jean-Jacques Millo