La pianiste Edna Stern se penche sur le "Clavier bien tempéré" de Jean-Sébastien Bach, dans son premier volume, avec une indéniable maîtrise. "Dans cette première moitié du XVIIIème siècle, en effet, le langage musical était en pleine évolution : le grand art de Bach fut de le développer à l’infini. Mieux que quiconque sans doute, Bach comprit les bouleversements que pouvait apporter l’adoption du tempérament égal, dont l’une des premières conséquences fut le progrès de la musique instrumentale. Le Clavier bien tempéré demeure donc le point culminant de toutes ces recherches, et ce chef-d’œuvre représente, depuis plus de deux siècles, l’ouvrage de base de la littérature pour clavier", souligne avec pertinence, Adélaïde de Place. Edna Stern fit ses études auprès de Viktor Derevianko, avant de les poursuivre avec Krystian Zimerman, puis Leon Fleisher. Sa vision du grand œuvre de Bach est résolument placée sous le signe de la modération et de la profondeur, voire de la méditation. Finesse et rigueur sont donc au cœur d’une interprétation qui ne demande qu’à être découverte. Une réussite.
Jean-Jacques Millo |