Quelle mouche a piqué l’éditeur de ressortir un tel film intitulé Ridi Pagliaccio réalisé en 1942 par Guiseppe Fatigati dans sa version italienne ? Évidemment, on se doute bien que c’est parce que le chanteur Benjamino Gigli (1890-1957) joue dedans mais fallait-il nous infliger non seulement un film au scénario quasi inexistant mais surtout dans une aussi déplorable copie ? La lumière est tellement contrastée que les visages et certains décors sont littéralement « cramés ». Il n’y a pas pour ainsi dire de sous-titres… enfin pour être tout à fait exact, ceux-ci sont exclusivement en anglais (incrustés dans l’image) et apparaissent de temps en temps dans le cadre… mais souvent hors de celui-ci ! Difficile dans ces conditions de regarder un film… Alors il y a bien sûr Benjamino Gigli… Ce n’est pas tellement lui rendre un hommage ou lui faire honneur que d’éditer un tel film dans une telle copie ! Gigli chante en tout et pour tout huit fois et c’est bien les seuls moments où notre attention se réveille. Il aurait même fallu ne garder que cela. Non vraiment, je conseille de se procurer rapidement Les Ténors au temps du 78 Tours volume 1 qui rendait entre autres hommage à Gigli, maître du chiarosano, autrement dit, le clair-obscur où le ténor à la vocalité suave et douce alterne entre le chant à voix haute et celui à voix basse. Voilà donc un DVD exclusivement pour les fanatiques de Benjamino Gigli. Yannick Rolandeau |