Les enregistrements consacrés au compositeur russe Nikolaï Medtner (1879-1951) sont tellement rares, que chaque nouvelle parution ne peut susciter que l’intérêt. Auteur notamment de mélodies, de trois concertos pour piano, de quelques œuvres de musique de chambre et beaucoup de musique pour piano, ce dernier fut un "adversaire irréductible de la musique contemporaine (qu’il stigmatisa dans son ouvrage polémique la Muse et la Mode, 1935). Medtner fut un post-romantique germano-slave influencé par Schumann et Brahms, autant que par Rachmaninov et le premier Scriabine. Grand maître du clavier, il a laissé une production abondante dont douze sonates, et un grand nombre de pièces diverses, - dont beaucoup portent le titre de Conte (Skazka). Malgré l’admiration que lui voua Rachmaninov, il eut à souffrir de la comparaison avec celui-ci, et fut souvent considéré comme son "parent pauvre". Son œuvre a connu une période d’éclipse, tant en Occident qu’en U.R.S.S. Mais à partir des années 1950, le pianiste Emil Guilels réussit à la tirer partiellement de l’oubli" (André Lischke). Aujourd’hui, c’est Vittorio Forte qui nous invite à redécouvrir ce compositeur attachant. Dans un programme salutaire (Mélodies oubliées 1, Op.38, 4 Fragments Lyriques Op.23, Skazki (6 contes). Op.51, The Muse Op.29 N°1) le pianiste italien y répond avec son jeu d’une élégance indéniable, au sein d’une interprétation toute de clarté et de sensibilité, offrant à l’émotion sa profondeur unique. Un disque indispensable.
Jean-Jacques Millo The recordings devoted to the Russian composer Nikolaï Medtner (1879-1951) are so rare that every new release can only whet our interest. Author, among others, of melodies, three concerti for piano, a few works of chamber music, and much piano music, he was an “irreducible adversary of contemporary music (which he stigmatized in his controversial work The Muse and the Fashion, 1935. Medtner was a Germano-Slav Post-Romantic influenced by Schumann and Brahms, as well as by Rachmaninov and early Scriabin. A master of the keyboard, he left an abundant catalog, including twelve sonatas and a great number of various pieces, of which many are entitled Conte (Skazka). Despite the admiration that Rachmaninov had for him, he suffered from being compared to him and was often considered his “poor cousin.” His works went into eclipse, both in the West and in the U.R.S.S. But starting from the 1950s, the pianist Emil Guilels managed to partially extract him from oblivion (André Lischke). Today, it is Vittorio Forte who is inviting us to rediscover this endearing composer. In an enticing program (Forgotten Melodies 1 Op.38, 4 Lyrical Fragments Op.23, Skazki (6 stories) Op.51, The Muse Op.29 N°1), the Italian pianist employs his undeniably elegant playing as part of an interpretation that is wholly clear and sensitive, offering his unique depth to the emotion. Here is a must-have disc. Translation Lawrence Schulman |