Comme le précise André Lischke, spécialiste de la musique russe, "S’il rénove la technique du violon par les exigences qu’il impose au soliste, Prokofiev n’en révolutionne pas l’esthétique comme il l’a fait avec le piano. Sauf exceptions, le violon reste pour lui ce qu’il a toujours été : l’instrument du chant et de la souplesse. Et, à ce titre, les deux concertos, composés à dix-huit ans d’intervalle, sont des réussites absolues et constituent, avec le Concerto "à la mémoire d’un ange" d’Alban Berg, des sommets de ce genre au XXème siècle". Le Concerto pour violon et orchestre N°1, en ré majeur Op.19 fut écrit en 1917 et se décline en trois mouvements. Le Concerto pour violon et orchestre N°2, en sol mineur Op.63 fut créé en 1935 à Madrid. Il est également en trois mouvements. Malgré un orchestre accusant ses limites, dirigé par Otto Tausk, la violoniste Maria Milstein, née en 1985 en Russie, déploie un fervent discours musical, empreint d’une rigueur de jeu qui n’occulte pas une palette de nuances admirables. Bref, un CD à découvrir sans tarder.
Jean-Jacques Millo |