Le Quatuor à cordes N°4 en do mineur Op.18, en quatre mouvements de Ludwig van Beethoven (1770-1827), le Quatuor à cordes N°3 en fa majeur Op.73 en cinq mouvements de Dimitri Shostakovich (1906-1975), le Quatuor à cordes N°12 en do mineur "Quartettsatz" D.703 : Allegro Assai de Franz Schubert (1797-1828), et le Caprice N°24 en la mineur Op.1 de Niccolo Paganini (1782-1840), dans l’arrangement de Fedor Belugin, sont au rendez-vous de cet enregistrement du David Oistrakh Quartet. Comme le soulignait Bernard Fournier dans sa remarquable "Histoire du Quatuor à cordes" (Fayard), "A aucun moment de son histoire le quatuor à cordes n’a cessé d’être considéré par la plupart des compositeurs, même parfois ceux qui ne l’ont pas abordé (Liszt) ou ne l’ont qu’effleuré, comme le genre où s’exprime l’achèvement suprême du "métier" de compositeur. Son économie, sa concentration ne laissent place ni à l’à-peu-près, ni à la facilité, ni aux effets ; il faut être capable de beaucoup dire avec peu de moyens en sachant que toute faiblesse est impitoyablement mise en relief par cette sorte de lecture analytique que donne de l’œuvre la nécessaire répartition du discours en quatre parties égales et homogènes : avec le quatuor à cordes le compositeur-roi est nu, il se trouve en présence, comme l’a dit Roussel de "l’épreuve par excellence, qui révèle, sans truquages et sans fards, la valeur du musicien, la qualité de la musique qu’il porte en lui" ".

Jean-Jacques Millo