Le compositeur français Florent Schmitt (1870-1958) retrouve ici un certain intérêt avec son œuvre "La Tragédie de Salomé" en deux actes et sept tableaux signée Robert d’Humières Op.50 dans sa version de 1907. "La mort de ce grand musicien, nous dit François-René Tranchefort, qui composa jusqu’à l’extrême fin de sa vie, ne devait intervenir qu’une large décennie après la seconde guerre mondiale - alors qu’on célébrait de nouvelles musiques. Schmitt n’en conserva pas moins son style propre, et sa parfaite sincérité. Sa musique, qui n’a guère subi d’influences, se signale par un lyrisme vigoureux, l’abondance de l’inspiration mélodique, le foisonnement- jusqu’à des complexités d’écriture excessives - du langage harmonique. Schmitt fit preuve également d’une grande originalité rythmique qui, en son époque, annonça les hardiesses d’un Stravinsky. Jusque dans ses partitions chorales, l’on constate que c’est le rythme qui commande très souvent la composition. Aujourd’hui, l’on s’aperçoit que l’œuvre de Florent Schmitt demeure probablement l’une des plus riches, et l’une des plus parfaites, de la musique de XXe siècle". L’ensemble" Les Apaches" que dirige Julien Masmondet, avec la soprano Sandrine Buendia défendent, avec rigueur, la partition du compositeur français, à laquelle se joint celle de Fabien Touchard "Loïe", à la fois Prologue pour flûte et électroacoustique et œuvre à part entière, qui vit sa création en 2021, faisant intervenir la flûtiste Marie Laforge. Une nouveauté passionnante.

Jean-Jacques Millo