Après un remarquable enregistrement consacré à Liszt/Schubert, le pianiste turc Can Cakmur revient au disque avec George Enescu (1881-1955) "Sonate pour Piano N°3 en ré majeur Op.24 N°3", Dimitri Mitropoulos (1896-1960) "Passacaille, Intermezzo et Fugue" datant de 1924, Ahmed Adnan Saygun (1907-1991) "Sonate pour Piano Op.76" et Béla Bartók (1881-1945) "Sonate pour Piano SZ.80" dont une lettre datée du 10 janvier 1931 est reproduite dans le livret d’accompagnement du SACD : "Parce qu’elle jaillit de trois sources (hongroise, roumaine, slovaque), on peut considérer mon œuvre en tant que compositeur, comme l’incarnation de cette idée d’intégrité sur laquelle on met beaucoup l’accent aujourd’hui en Hongrie. {...} Mais mon idée maîtresse véritable, celle qui me possède entièrement depuis que je suis compositeur, c’est celle de la fraternité de tous les peuples, envers et contre toute guerre, tout conflit. J’essaie, autant que mes forces me le permettent, de servir cette idée par mes œuvres. C’est pour cela que je ne me soustrais à aucune influence, qu’elle provienne d’une source slovaque, roumaine, arabe ou de n’importe quel autre pays. Il faut seulement que cette source soit pure, fraîche et saine !". Can Cakmur retrouve ici son inspiration première pour délivrer un discours musical coloré, puissant et passionnément ressenti. Un Plaisir certain pour le mélomane exigeant.
Jean-Jacques Millo |