"Quoi de plus séduisant que l’orchestre de Ravel ? Et, pourtant, bon nombre de ses œuvres ont d’abord été conçues pour le piano. A la suite de Liszt et de Schumann, qu’il admirait, Ravel transfigurait le clavier avec une diversité étonnante. Dans la lignée des compositeurs russes, de Chabrier aussi, il va faire chanter les instruments de l’orchestre avec la même variété, mettant en relief une notion capitale que la musique contemporaine devait exploiter bien davantage (mais qui était présente chez Monteverdi et Rameau, précurseurs de génie), - celle de timbre instrumental" (Michel Parouty). L’enregistrement qui nous occupe ici met en lumière "Le Tombeau de Couperin" incluant la Fugue et la Toccata orchestrées par Kenneth Hesketh, "Alborada del gracioso", "Une barque sur l’océan", "Pavane pour une infante défunte", "Menuet antique", et "La Valse". Dirigeant le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra, Sakari Oramo propose notamment une direction sans véritable engagement, porteuse de frustration.

Jean-Jacques Millo