La nouvelle intégrale, annoncée, des symphonies de Gustav Mahler par Semyon Bychkov et l’Orchestre Philharmonie Tchèque, débute avec la célèbre quatrième en sol majeur. "Quand cette dernière fut donnée à Paris en 1914 (trois ans après la mort du compositeur), nous apprend Marc Vignal, Vincent d’Indy estima qu’il s’agissait d’une "musique pour Alhambras ou Moulins-Rouges, pas pour salle de concerts symphoniques"". "La Quatrième symphonie n’est pas qu’aboutissement et synthèse, ajoute encore Marc Vignal, Elle est tout autant plaque tournante et point de départ. Par rapport aux trois premières symphonies, toujours plus longues et comprenant chaque fois un mouvement de plus, elle raccourcit et allège. Elle revient au nombre traditionnel de quatre mouvements, et supprime, dans l’orchestre, trombones et tuba. Elle conserve la voix soliste, mais non le chœur, pour un sens plus aigu des proportions". Avec des tempi modérés, Semyon Bychkov donne une vision de l’œuvre habitée, au sein d’une profondeur indéniable où la soprano Chen Reiss est une pièce maîtresse. Une réussite à découvrir.

Jean-Jacques Millo