Dimitris Papadimitriou, né en 1959, est un compositeur grec d’origine égyptienne. Il fit ses études notamment au Conservatoire d’Athènes, ainsi qu’à celui du Pirée. Mais c’est à Tanglewood, aux cours d’été, qu’il fit des rencontres décisives, bourse en poche, en suivant l’enseignement de Henri Dutilleux, George Perle, John Williams et Steve Reich. L’enregistrement qui nous occupe aujourd’hui est une première mondiale. Nous pouvons y découvrir le Concerto pour piano N°1 en trois parties que le compositeur décrit comme "un chant de louange au héros solitaire qu’est l’homme moderne", puis une petite pièce de neuf minutes intitulée "Incompleteness" se référant "à la thèse de l’incomplétude de Kurt Gödel (Prix Nobel), décrivant l’incapacité de la logique humaine à prouver un axiome sans le remplacer par un nouvel axiome". "Pollock", autre petite pièce de six minutes, est issue des sept portraits musicaux "où la peinture est amenée à déployer sa dimension temporelle intrinsèque et donc à exprimer le mouvement", souligne le compositeur. Et, pour achever le programme de ce SACD, "Miniatures", suite pour orchestre, tirée de Dreams Errants, avec quatre extraits. Le pianiste, Titos Gouvelis déploie une technique assurée pour un discours musical des plus rigoureux, accompagné par le chef d’orchestre George Petrou, dirigeant l’Orchestre d’état d’Athènes avec passion et finesse à la fois.

Jean-Jacques Millo