Il parait que ce ballet est aussi connu en Angleterre que Le lac des cygnes de Tchaikovski, ce qui ne me lasse pas de me surprendre. Il fut conçu en 1989 pour le Sadler's Wells Royal Ballet de Londres par David Bintley. L'argument présente l'histoire de Henry Hobson, un homme égoïste et alcoolique, propriétaire d'un magasin de chaussures, et de ses trois filles, Maggie, Vickery et Alice. Comme vous le devinez aisément, Hobson rend la vie impossible à ses filles et celles-ci ont chacune un amoureux. Bien sûr, le père est méchant et leur interdit de se marier. Reste que deux des filles pensent que Maggie, l'aînée, ne trouvera pas de mari et bien entendu, c'est tout à fait faux car elle en pince pour le gentil Will Mossop, cordonnier et employé chez Hobson. Ce ballet est paraît-il « so britisch ». Sans doute mais j'ai l'impression de retrouver une trame vieillotte, héritée du XIXe siècle, sentimentalisante en diable et lorgnant fortement vers un côté populiste. Rien de bien passionnant quand même. D'ailleurs, Bintley s'est appuyé sur une comédie de moeurs sur la classe moyenne du Lanshire écrite en 1915 par l'auteur britannique Harold Brighouse (1882-1958). A part tout ceci, le ballet est bien dansé par Desmond Kelly (Henry Hobson), Karen Donovan (Maggie Hobson), Sandra Madgwick (Vickey Hobson), Chanca Williams (Alice Hobson) et Michael O'Hare (Will). Barry Wordsworth dirige le Birmingham Royal Ballet orchestra avec un certain soin mais le problème est que la musique de Paul Reade est assez plate. Connu pour connu, ce ballet ne surclasse pas le Le lac des cygnes de Tchaikovski. Loin s'en faut.

Yannick Rolandeau

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