Opus Haute Définition e-magazine

Spirits of Mozart

Dee Dee Bridgewater, Ian Anderson. Vienna Radio symphony orchestra. Andrey Boreyko (direction)

EuroArts 255178, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

La pire façon de rendre hommage à Mozart est de faire ce genre de show. Là, on a le droit à tout, au mauvais goût, aux paillettes, à des interprétations approximatives (surtout grâce à Benjamin Schmid au violon tentant d'interpréter le rondeau du Concerto N°5). En plus, on ne célèbre pas Mozart avec des partitions moins jouées que d'autres mais avec des partitions archi-connues. Quelle escroquerie permanente ! C'est se faire de l'argent sur le dos d'un des plus grands musiciens de tous les temps. On a le droit aussi au discours mélangiste où « pour ouvrir de nouvelles perspectives à Mozart » comme il est dit, il faut y rajouter des instruments d'une autre culture comme le oud, sorte de luth arabe. Je conseille, à cet égard, de rajouter tous les instruments du monde entier pour ouvrir encore et encore de nouvelles perspectives à Mozart. C'est simple, pour ouvrir de nouvelles perspectives à Mozart, rajouter des instruments. Zut, personne n'y avait pensé avant. J'aime beaucoup le oud mais ça n'a rien à faire dans Mozart. D'autant que là, on ajoute non seulement un oud pour interpréter l'adagio du 23e concerto pour piano, mais on laisse aussi le piano ! A quoi sert le oud ? Je vous le demande. A rien. Puis ça continue comme cela puisqu'on oublie Mozart pour jouer de la musique en jouant des morceaux arabisants en y ajoutant des bouts de Mozart. Et puis que vient faire Dee Dee Bridgewater en chantant (d'une façon catastrophique en passant) Les feuilles mortes de Jacques Prévert ?!?! Si vous voulez rendre un hommage à Mozart, faites-le tout seul en écoutant du Mozart dans des interprétations magnifiques.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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