Avec ce CD, la soprano Julie Cherrier-Hoffmann propose un parcours musical au sein de la mélodie française. Son choix se porte sur Francis Poulenc (Les chemins de l’amour (1941), Violon (1939), Fleurs (1939), Le carafon (1960)), Reynaldo Hahn (A Chloris (1916), L’énamourée (1892)), Gabriel Fauré (Mandoline (1891), Les roses d’Ispahan (1884)), Claude Debussy (Nuit d’étoiles (1880), Beau soir (1880)) et Frédéric Chaslin pour deux cycles (Chansons pour elle (2017) et Nudités (2020)), chacun comportant sept mélodies. Ce dernier souligne avec pertinence que "lorsqu’on met en musique un poème, c’est bien connu, il faut qu’il y ait déjà une musique dans les mots. Cela semble évident, car jusque dans la dernière partie du XIXème siècle la poésie était encadrée dans des règles strictes : rimée, métrée, elle possédait donc à priori les qualités d’un chant dissimulé, un chant qui ne demandait qu’à être révélé". Julie Cherrier-Hoffmann et Frédéric Chaslin révèlent ainsi une alchimie poétique commune avec le mot chanté, offrant à cet enregistrement son plus bel atout. Voix et piano ne font alors plus qu’un, pour un plaisir musical évident.
Jean-Jacques Millo |