Dans son intégrale des symphonies de Gustav Mahler (1860-1911), Osmo Vänskä explore aujourd’hui la Symphonie N°7 en si mineur "Chant de la nuit" "Plus sans doute que toute autre symphonie, la Septième apparaît déchirée entre le romantisme et la modernité : c’est ce qui la rend si fascinante. Sur le plan harmonique, l’œuvre est probablement la plus avancée de Mahler : les dissonances et les modulations abruptes y abondent, - ce qui, pour la tonalité, à un effet dissolvant, corrosif. Un autre élément de vocabulaire mine le discours tonal : l’intervalle de quarte qui joue, au point de vue tant mélodique qu’harmonique, un rôle de tout premier plan. C’est justement cet intervalle que Schoenberg, un an seulement après l’achèvement de cette Septième symphonie, devait utiliser comme matière première principale dans sa Symphonie de chambre Op.9 (1906) (Marc Vignal)". Osmo Vänskä se joue des coloris et des atmosphères en véritable "artiste peintre" sans toutefois convaincre pleinement. Cependant cette vision demeure d’une grande tenue face au catalogue pléthorique de l’œuvre.

Jean-Jacques Millo