Tout d’abord rectifions, une nouvelle fois, cette erreur tenace de traduction qui est liée depuis des décennies à l’intitulé du cantique "Jésus, meine Freude". La bonne traduction est donc "Jésus, demeure ma joie" ou "Jésus, ma joie" et non pas "Jésus, que ma joie demeure", ce qui n’a pas la même signification. Dans l’enregistrement qui nous occupe ici, c’est le procédé de la "parodie" de l’époque baroque que nous pouvons entendre aux côtés de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach, avec les compositions de Georg Philip Telemann (1681-1767), Johann Friedrich Doles (1715-1797) et Johann Ludwig Krebs (1713-1780). L’ensemble BachWerkVokal, que dirige Gordon Safari, offre une prestation musicale inspirée, au sein de laquelle la puissance du cantique semble décuplée, pour aboutir à une œuvre unique dont la grandeur se perd dans l’infini. Dans une prise de son exemplaire, ce SACD est une nouveauté à ne pas manquer.

Jean-Jacques Millo