Opus Haute Définition e-magazine

K. Weill

Symphonies n°1 et 2. Quodlibet

Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. Antony Beaumont (direction)

Chandos CHSA 5046, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Rarement jouée en concert mais également rarement enregistrée, l'oeuvre orchestrale de Kurt Weill n'est cependant pas dénuée de force et d'originalité. Elève de Busoni, Weill composa sa première symphonie en un mouvement à l'âge de 21 ans. Dans une atmosphère "dramatique" aux élans lyriques indéniables, elle se déploie comme un long poème symphonique à l'orchestration riche en couleurs. Deux ans plus tard, le compositeur allemand naturalisé américain composa pour la scène une suite pour orchestre en quatre mouvements intitulée "Quodlibet". Mais ce n'est que durant l'année 1933 que Weill coucha sur le papier sa deuxième symphonie. Créée par Bruno Walter à Amsterdam, la partition est d'une toute autre facture que la précédente. En trois mouvements, elle contient toutes les caractéristiques de la musique du musicien. Ironie, ton grinçant, fougue lyrique et mélodique sont au rendez-vous. Par ailleurs, Kurt Weill confiait dans le programme de la première : "Il m'est impossible de commenter le "contenu" de l'oeuvre, car je l'ai conçue comme un morceau de pure musique. Une amie parisienne avait peut-être raison d'affirmer que, si l'on pouvait trouver un mot signifiant le contraire de "pastoral", ce serait le titre de cette musique. Je ne saurais le dire". A la tête d'un orchestre flamboyant, Antony Beaumont trouve le ton juste et parvient à donner de ces pages une vision exemplaire. A la fois souple et énergique, sa direction délivre une riche palette de coloris. En pur DSD, ce Super Audio CD est une très bonne surprise.

Jean-Jacques Millo

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