Comme le soulignait Alfred Cortot lui-même : « D’une manière générale, l’ingéniosité pianistique s’affirme chez Ravel plus diverse et plus caractéristique que chez Debussy. Elle tend à aviver les rythmes, à accuser les reliefs et les saillies d’un discours musical essentiellement mobile et vivant. Elle s’inspire davantage de l’orchestre, oppose des timbres, des couleurs, des volumes. Elle revêt l’organisme sonore d’un réseau de nerfs au jeu souple et volontaire. Et, tout en conservant une transparence parfaite, elle se manifeste avec un caractère de densité plus marquée ». Le nouvel enregistrement qui nous occupe ici propose, Gaspard de la Nuit, Miroirs, Valses Nobles et Sentimentales, ainsi que Sonatine. Michel Dalberto, qui fut l’élève de Vlado Perlemuter, s’empare de ces pages avec une rigueur que l’on pourrait qualifier « d’automnale », laissant l’ensemble de ces pièces sous une lumière plus tamisée qu’éblouissante. Bref, un CD à découvrir qui ne bouleverse pas la discographie.

Jean-Jacques Millo