Il est fort dommage que cette nouvelle parution, consacrée aux Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, ne soit pas proposée sur support SACD dans un enregistrement DSD. Nous eussions goûté, avec plus de plaisir encore, la délicatesse, le toucher, la ferveur de l’archet d’Alisa Weilerstein. Mais il semblerait désormais que le label Pentatone ne soit plus le défenseur exclusif du SACD, son concept premier. Des raisons économiques sont certainement derrière ce choix. La composition des Suites pour violoncelle du Cantor de Leipzig (BWV 1007-1012) ne peut pas être datée car « il n’existe pas de manuscrit autographe de ces pièces mais plusieurs copies souligne Adélaïde de Place. Celle notamment d’Anna-Magdalena, seconde épouse de Jean-Sébastien, contient malheureusement quelques erreurs, celle de Peter Kellner, réalisé en 1726, est plus exacte, bien qu’il y manque une pièce. Elle donne en tous cas des indications de phrasé extrêmement précieuses ». Alisa Weilerstein offre donc ici une vision d’ensemble des plus engagée. La poésie et le souffle de ces partitions ne sont pas absents, et la précision de son discours musical fait le reste.

Jean-Jacques Millo